J’ai choisi la peinture, la gravure, le collage, comme moyen de communication et d’expression.

Au départ du chemin qui conduit à la réalisation d’une œuvre, la vision.

L’œil, que comme définit Merleau-Ponty dans « L’œil et l’esprit », « instrument qui se meut lui-même, moyen qui s’invente ses fins, l’œil est ce qui a été ému par un certain impact du monde et le restitue au visible par les traces de la main ».

La nature et le réel sont pour moi sources d’émotions et indices formels. Les formes comme construction de l’espace. L’espace comme la principale manifestation plastique de la conception de la réalité.

Quand mon regard est attiré par un vieux mur, il est attiré par les traces laissées par le temps. La pluie qu’a laissé des moisissures incrustées, le soleil qui a décoloré certaines parties, des vibrations qui ont décroché un morceau, un signe de craie d’un enfant, des éraflures laissées par l’homme. Tous ces indices sont pour moi des émotions qui sont transmise à l’esprit et que l’esprit transmet à la main et que la main trace sur la toile ou sur un papier en les transformant en formes autonomes, enrichies de ma fantaisie, de ma connaissance, de mon expérience, grâce aux moyens de l’artiste : le signe, l’espace, la matière, la couleur.